Une villa au bord de la mer Egée
On est en Turquie, à courte distance de l’île grecque de Los, dans un village pittoresque de pêcheurs de la péninsule de Bodrum. Au loin, au sommet d’une des collines rocheuses qui dominent l’étroite baie de Gümüşlük, se dressent les silhouettes de moulins d’une époque révolue dont s’inspirent sept villas à l’architecture identique, créées en grande partie par Thomas Sandell, un architecte suédois.
Dans cette région en bordure de la mer Egée prospèrent des oliviers, des chênes verts, des bougainvillées et même des palmiers. Les hivers, en effet, y sont doux. Et les étés chauds. Très chauds. Passer ses vacances dans un tel endroit, n’est-ce pas le rêve ultime de tout Scandinave? Et Bodrum n’est-il pas déjà synonyme de vacances balnéaires de haut standing?
Un village de Suédois
Forts de ces constatations, quelques hommes d’affaires suédois y montent un consortium immobilier en 2005. Leur objectif ? Construire un village de vacances destiné à leurs compatriotes. Quoique situé sur le site de l’antique Myndos – site riche de vestiges archéologiques et donc relativement protégé – la Commune de Gümüşlük dispose encore en effet de zones constructibles importantes. L’architecte suédois Thomas Sandell est chargé de la conception du village. Les premières villas sont livrées en 2007. Les suivantes en 2009, puis 2013. Pour les phases 2 et 3 du projet, Thomas Sandell s’assure la collaboration d’autres architectes scandinaves – Gert Wingardh, Jarmund/Vigsnæs AS Arkitekten, Studio 14 Architects et Urban Designers, l’architecture d’intérieure ayant été confiée à Koncept Stockholm.
Une maison particulière
Ce projet immobilier est tellement séduisant que trois amies suédoises se laissent tenter. Pour leurs vacances, elles se voient déjà dans une villa lumineuse et confortable, avec deux chambres, deux salles de bain et… le ciel, le soleil et la mer. Et une piscine (on leur offre à deux pas deux grandes piscines collectives). Et un aéroport international (il se trouve en l’occurrence à 45 minutes de route). Inspirée par les moulins traditionnels de la région, la villa qu’on leur propose à une architecture particulière; il n’en existe que sept du même type dans l’ensemble du lotissement.
C’est une construction circulaire, d’un étage sur rez, surmontée d’un vaste toit terrasse et entourée d’un jardin que complète un patio pénétrant jusqu’au cœur de la maison et ouvert d’un côté sur le jardin. C’est pour le soleil et la chaleur que les vacanciers séjournent en été à Gümüşlük mais, comme tout un chacun, ce qu’ils recherchent une fois sur place, c’est avant tout de la fraîcheur, de l’ombre, un doux zéphyr, voire de francs courants d’air. En effet, il fait tellement chaud en été qu’on vit essentiellement dehors. Raison pour laquelle les espaces intérieurs de la villa offrent 118 m2 de surface habitable alors que ses terrasses totalisent 125 m2!
Une architecture adaptée
Dans la région, la ventilation des maisons est un point essentiel. L’architecte a donc conçu des espaces intérieurs entièrement décloisonnés – les chambres étant naturellement équipées de portes coulissantes afin d’offrir toute l’intimité requise à leurs occupants. Au rez-de-chaussée se succèdent en enfilade, le hall d’entrée, la pièce à vivre, les deux chambres, les deux salles de bain et le bureau. Dix hautes mais étroites ouvertures disposées tout autour de la façade y laissent entrer la lumière sans pour autant laisser passer la chaleur; la cour intérieure, bordée par deux parois vitrées, constitue une importante source de lumière supplémentaire. Afin de protéger la villa de la chaleur extérieure, les murs sont composés de parpaings isolants et de briques. Également conçu pour maintenir la fraîcheur, le sol est recouvert de travertin d’origine locale, un matériau à la fois résistant et doux au toucher, présentant par ailleurs l’avantage d’acquérir avec le temps de jolis tons chauds et colorés.
Ouvert sur le jardin, au sud, le patio est agréablement aéré. Comme il est à la fois encadrés par les murs de la maison et surmonté par un voile d’ombrage, c’est une oasis de fraîcheur. C’est là que prend naissance l’escalier menant au toit terrasse – vaste espace à vivre en plein air de 100 m2, équipé d’un bar avec évier et d’une cheminée extérieure faisant office de barbecue. Le coin salon, aménagé sous une pergola en bois, est protégé du soleil par un auvent du plus bel effet, composé de larges bandes de toile écrue entrelacées. La terrasse est un espace de convivialité idéal offrant une vue à 360 degrés sur la mer et les alentours. Sa balustrade n’étant pas ajourée, elle offre aussi une certaine intimité. Y dormir à la belle étoile est un plaisir sans égal.
Un style dépouillé
À l’intérieur comme à l’extérieur, tous les murs sont peints en blanc. Canapés, fauteuils, chaises, tables d’appoint, lits éléments de cuisine sont à l’image de la villa: blancs pour la plupart et d’un style particulièrement dépouillé. Quelques meubles sont en bois naturel, d’autres sont fabriqués en travertin. Certains sont signés de grands noms du design – Verner Panton, Harry Bertoia, Joe Colombo, Alvar Aalto, Saarinen, Eames; d’autres proviennent tout simplement de l’enseigne Ikea. Les objets de couleur sont tous issus des marchés locaux qui regorgent de coussins et textiles brodés ainsi que de vaisselle et de lampes en poterie vernissée. Les propriétaires y multiplient les trouvailles. Et pour se mettre vraiment dans l’ambiance, elles ont appris à cuisiner de succulents plats locaux à partager avec les voisins après avoir passé la journée à flâner au marché, à visiter les sites archéologiques ou tout bonnement à lézarder sur la plage ou au bord de la piscine.