Deco

Une boutique en ligne pour les fabricants suisses

20 Mai 2021

Afin de regrouper leurs idées et leurs ressources et de renforcer la présence du design suisse, une dizaine de fabricants ont mis en place une plateforme commune de vente et d’exposition: designobjekt.ch

 

Tables d’appoint Marionet de Mox, en métal avec pieds en chêne massif.

 

Derrière le portail designobjekt.ch on trouve des entreprises suisses traditionnelles de design cultivant les plus hauts standards de qualité en matière de conception, de matériaux et de fabrication: Embru, Lehni, Lichtprojekte, Mox, Schindlersalmerón, Seledue, Thut, Tossa et Weibelweibel. Elles participent parfois ensemble à des salons et à des manifestations, notamment aux Design Days.

 

Leur boutique en ligne propose une gamme complète de produits pour la maison et le bureau avec un concept particulier : les meubles sont livrés par des revendeurs spécialisés associés. Ainsi, lorsqu’un client commande par l’intermédiaire de la plateforme designobjekt.ch, en fonction de son adresse le revendeur spécialisé le plus proche est choisi comme partenaire. Toutefois, l’acheteur peut changer de revendeur s’il le souhaite. De même, c’est lui qui décide si le produit doit être livré sous forme de colis ou bien déballé et monté directement chez lui, sans cartons, ce qui élimine l’emballage.

 

Ce procédé original permet de ne pas éluder les revendeurs qui s’associent à l’opération en assurant la logistique et permet également de garder le lien avec les points de vente physiques qui sont généralement supprimés par les plateformes en ligne. 

 

Signée Kurt Thut, l’armoire mobile à rideau peut se compléter de multiples accessoires fonctionnels.

 

Buffet en bois massif et feutre, Solvolo de Tossa.

 

Influencés par le Bauhaus, le canapé et le fauteuil Moser signés Werner Max Moser pour Embru.

 

La boutique en ligne n’est actuellement accessible qu’en allemand, mais elle le sera bientôt en français et verra apparaître à terme d’autres fabricants suisses partageant les mêmes valeurs et standards de qualité. Plus l’offre sera étoffée et plus la plateforme gagnera en importance et en notoriété. «Les premiers objectifs ont été atteints, mais il reste encore beaucoup de travail à faire en termes de marketing et de médias sociaux», annonce Jürg Scheidegger, fondateur du projet avec Benjamin Thut et ardent ambassadeur du design suisse.

 

Si le succès de la boutique en ligne est au-delà des attentes, le spécialiste est néanmoins conscient que le commerce physique reste un pilier important, bien qu’il soit difficile d’y entrer. «Dans les showrooms, les places sont chères, beaucoup de marques espèrent y être un jour représentées, précise-t-il. La proximité avec le client constitue un atout important et les showrooms physiques resteront indispensables encore longtemps, même si leur taille pourrait diminuer en raison des coûts de location et de personnel. À mon avis, pour survivre, le détaillant spécialisé doit absolument proposer une sélection surprenante avec une identité personnelle. Son showroom est sa carte de visite.»

 

Quant à l’avenir de l’économie créative suisse, il doit passer par «de nouvelles idées, des concepts audacieux et de nouveaux matériaux; une identité forte est également nécessaire, poursuit Jürg Scheidegger, il est aussi indispensable que la productivité suisse augmente sinon, comme de nombreuses marques scandinaves, il faudra mentionner “designed and engineered in Switzerland”, “produced somewhere in the world”. Ce qui signifie qu’il faudra externaliser et délocaliser la production pour continuer à être compétitifs sur le marché.»

 

Dans le monde du meuble, comme dans beaucoup d’autres industries, la numérisation a été accélérée par la pandémie. Pour Jürg Scheidegger le constat est clair : «Nous avons assisté à une augmentation significative du trafic sur designobjekt.ch, notamment parce que de nombreux revendeurs et partenaires des marques ont intégré la plateforme sur leur site web. Cependant, comme nous parlons de produits physiques, la poussée numérique ne peut se passer de l’authenticité analogique. Car en fin de compte, il faut pouvoir s’asseoir sur la chaise.»

 

 

La chaise empilable en aluminium Alu7, design Werkdesign en 1999 pour Seledue.

 



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