Un loft qui met en joie
Parfois la décoration d’intérieur a le pouvoir de nous mettre en joie. À l’exemple de ce loft bruxellois signé de la directrice artistique et ensemblière Hélène Rebelo. Chez elle, elle a expérimenté les couleurs expressives, les formes sculpturales, le design contemporain ludique et le vintage funky des années 70 et 80. Des choses qui rendent instantanément heureux.
Si les architectes d’intérieur belges sont plutôt connus pour leur palette sobre de tons sablonneux, le loft bruxellois d’Hélène Rebelo, directrice artistique et ensemblière, dément ce cliché d’une manière inégalée. Chez elle, elle préfère expérimenter les couleurs expressives, les formes sculpturales, le design contemporain joyeux et le vintage funky des années 70 et 80. Des choses qui rendent instantanément heureux. « Je n’aime pas les intérieurs qui se prennent trop au sérieux », dit-elle. L’aménagement, avec son compagnon Édouard Beauget, de ce loft découvert dans une ancienne usine de luminaires en est une belle illustration.
« Les espaces industriels sont beaucoup plus polyvalents à meubler qu’un appartement classique, explique Hélène, et vivre dans un loft aussi ouvert est un véritable bonheur ! Mais l’aménagement intérieur est beaucoup plus difficile, surtout si l’on aime la couleur. Le tableau d’ensemble peut rapidement devenir chaotique.
Ils ont compensé le manque de nature par beaucoup de verdure à l’intérieur. D’où les murs verts fraîchement peints sur les murs dans le séjour. D’où les chaises de salle à manger vert gazon Orsay de Gae Aulenti et le tapis vert gaufré dans le coin salon. « On dirait une trouvaille des années 1970, mais j’ai dessiné ce tapis pour Stitch Rugs, une entreprise marocaine qui a mis le modèle en production. Quand on marche dessus, on a l’impression d’une pelouse de mousse. » Le salon ressemble à une forêt de conte de fées futuriste, pleine de formes organiques.
Pour éviter que le mobilier et les couleurs ne s’entrechoquent trop, un rideau semi-transparent sépare le salon de la salle à manger. Là aussi, une bombe de couleurs a explosé : une table à manger rouge framboise, une étagère bleu ciel et des chaises vertes. Helène les combine avec un flair particulier ; elle parvient même à y intégrer une lampe Memphis et une chaise de Michele de Lucchi, sans perdre l’équilibre.
« La période du mouvement Memphis a été mon entrée dans le monde du design, confie t-elle. Ce langage atypique, cette palette de couleurs, ces choix de matériaux inhabituels m’ont immédiatement enthousiasmée. » Fondé par l’architecte et designer Ettore Sottsass, les créations Memphis étaient caractérisées par des couleurs vives, des motifs géométriques, des formes excentriques et une utilisation audacieuse des matériaux.
Lorsque Hélène a lancé son concept store en ligne Cool Machine en 2015, sa gamme a tout de suite été très inspirée par le courant Memphis. Sur la plateforme, elle a vendu pendant des années des objets vintage funky, des céramiques colorées et des objets de design contemporain. Chez elle également, Hélène collectionne les réalisations phares des grands noms du mouvement Memphis aux côtés de trouvailles d’exception repérées en brocante par son oeil avisé.
Indéniablement coloré mais aussi sensible, chaleureux, optimiste, fantaisiste, l’univers visuel d’Hélène Rebelo dialogue entre poésie et humour. « J’ai besoin d’être entourée de pièces avec une forte identité. Je prête attention aux couleurs, aux formes. J’aime aussi les objets sculpturaux, fonctionnels mais qui puissent être remarquables en dehors de leur fonction même. J’apprécie que les lignes courbes, la rondeur et l’épaisseur rencontrent des formes graphiques fines, géométriques et nettes. Je ne veux pas d’une déco qui se prenne trop au sérieux. Au quotidien, je suis très influencée par les années 1970-1980 et par le design italien, mais aussi par le travail de nombreux décorateurs et architectes. »
Son oeil s’est exercé à dénicher des meubles ou des objets d’intérieur cool. Qu’ils soient signés ou non, qu’ils soient d’époque ou non, cela ne change pas grand-chose pour elle. C’est ainsi que le loft d’Hélène Rebelo décline avec brio tout le lexique moderne du 21 siècle.