L’intérieur maximaliste de J.J. Martin
Le vestiaire chamarré de la styliste et fondatrice de la marque de mode La DoubleJ donne le ton à son appartement milanais : ici, pas de murs blancs, la journée de J.J. Martin est immergée dans la couleur, les fantaisies et les motifs joyeux et vibrants qui caractérisent la marque. Un style maximaliste, bohème, éclectique qui fait écho au monde de la spiritualité et des énergies. Visite.
À la recherche de son propre logement, juste avant la pandémie, ignorant les agences qui estimaient que ses besoins étaient irréalistes, elle a trouvé un magnifique appartement dans un immeuble des années 1920, dans une rue bordée d’arbres, l’une des plus agréables de la ville. «Chaque nouvel espace, explique-t-elle, est une occasion de se réinventer, de s’ouvrir à des énergies inexplorées. J’ai connu cette rue il y a vingt ans et maintenant, comme par magie, l’univers m’a ramené ici. On parle de hasard mais en réalité il y a une synchronisation dans les événements de notre vie.» explique J.J. Martin.
L’espace séduit d’emblée la créatrice, notamment grâce à sa terrasse recouverte d’une mosaïque bleu foncé aux allures de piscine, mais aussi par son organisation fluide et lumineuse. Se sentir à l’aise est son fil conducteur, tant dans ses lignes de vêtements aux matières confortables que chez elle. Dans cet appartement, les volumes sobres font la part belle à une décoration éclectique et chatoyante où les tissus imprimés hauts en couleur sont omniprésents.
Considérée comme la reine du vintage, JJ Martin revisite le passé en lui donnant une nouvelle tournure – c’est ce qu’elle a également fait dans son intérieur. De grands canapés en velours, des fauteuils surdimensionnés, des meubles en osier autour de la table et dans la chambre d’amis, ainsi que de nombreuses contributions reçues d’amis: les appliques qui ressemblent à deux yeux de Vincenzo De Cotiis, celles du couloir semblant issues d’un conte des Mille et Une Nuits dénichées par son ami antiquaire Garau, les tables offertes par Giulia Molteni etc.
«J’ai la chance de connaître de nombreux créatifs qui m’ont proposé leur aide», déclare JJ. Elle a également demandé à des artistes d’intervenir: Kirsten Synge a créé le papier peint qui habille la salle à manger, issu d’un collage que JJ avait ramené de Bali; Jay C. Lohmann est l’auteur du ciel étoilé de la salle de méditation. i; Jay C. Lohmann est l’auteur du ciel étoilé de la salle de méditation. C’est dans cette salle que JJ pratique quotidiennement le yoga, une discipline à laquelle elle se consacre depuis plus de 25 ans; elle pratique aussi la méditation et diverses thérapies. «Ma pratique spirituelle a influencé la croissance de ma marque», confie-t-elle. Nous avons commencé avec un modèle de robe et huit imprimés, dénichés dans les archives du fabricant de soie Mantero, et maintenant nous en avons plus de 500; nous développons aussi de nombreuses collaborations avec d’autres marques du monde entier.»
«Dans le message de La DoubleJ, explique le maître d’œuvre du projet, il n’y a pas d’intellectualisme compliqué. Au contraire, ce que nous voulons communiquer est très simple: répandre la joie et les concepts d’amour et de bienveillance.» Cet appartement coloré teinté de gaieté révèle les talents de JJ, à commencer par son don pour créer des assemblages audacieux pensés comme des passerelles entre la mode et la décoration d’intérieur. Où l’avenir la mènera-t-il? Peut-être dans un monastère en Sicile pour ouvrir une école de yoga…