Dévoiler l’âme contemporaine d’un chalet rustique
Avec sa typologie à l’ancienne, et des pièces fermées reliées par des couloirs de distribution obsolètes, ce grand chalet du village de Villars-sur-Ollon ne correspondait plus aux besoins des maîtres d’ouvrage. Dès lors, les architectes du bureau lausannois Rocades ont entrepris de redécouper les espaces et de créer de nouvelles dynamiques entre les volumes. Ceci tout en gardant au maximum l’existant. Un bel exercice d’équilibre où la couleur a été un allié précieux.

Chalet du village de Villars-sur-Ollon transformé par le bureau d'architecture Rocades.
Construit par le charpentier du village de Villars-sur-Ollon en 1957, ce grand chalet de 230 m2 se déploie sur trois étages. Après de longues réflexions, les maîtres d’ouvrage et les architectes du bureau lausannois Rocades ont finalement opté pour une isolation intérieure qui ne touche pas la façade, laissant intacte l’expression du bâtiment d’origine.
Ainsi sur les façades du chalet, aucune intervention particulière n’a été effectuée, excepté la nouvelle porte d’entrée et la création d’un balcon circulaire en béton avec accès direct depuis la salle à manger. Cette extension en demi-cercle repose sur un seul pilier central donnant naissance à une terrasse avec vue sur les Dents du Midi et le Muveran. Une structure qui assume sa modernité tout en s’harmonisant avec le style des années 1950 grâce à des garde-corps métalliques au diamètre plus fin qui répondent mieux à la forme circulaire.

Chalet du village de Villars-sur-Ollon transformé par le bureau d'architecture Rocades.
Un nouveau découpage
Pour répondre aux besoins des maîtres d’ouvrage, plusieurs chambres et salles de bain ont été créées. Et en ouvrant la cuisine sur la salle à manger, le plan du rez-de-chaussée a gagné en fluidité et en luminosité.
La zone cuisine se délimite par un sol en linoléum noir, tandis qu’une plinthe noire également, affleurée aux murs, serpente le long des parois périphériques et permet d’intégrer discrètement les prises électriques.
Marquant l’axe porteur, des piliers rouges apportent éclat et dynamisme.
Les différents espaces de cet étage sont ainsi définis, tout en restant ouverts, dans un continuum spatial enchaînant cuisine, salle à manger et salon.

Rez-de-chaussée.

Rez-de-chaussée.

Rez-de-chaussée.
Ici l’utilisation de lames d’épicéa blanchies pour les parois intérieures et plafonds apporte de la clarté supplémentaire. Sur le même plan, une nouvelle « chambre-capsule » desservie par le salon a été créée.

Rez-de-chaussée.

Rez-de-chaussée.
Auparavant placée à l’arrière du bâtiment, l’entrée principale se trouve désormais sur la façade sud du rez inférieur. En libérant l’ancien local de la citerne à mazout, remplacée par une pompe à chaleur géothermique, l’espace est devenu un vestiaire très utile pour y déposer vestes, chaussures et affaires de ski.

Rez inférieur.
L’escalier central, une partie des plafonds et des parois de l’étage, ainsi que les armoires intégrées ont conservé leur lambris d’origine aux teintes orangées typiques de l’époque. Ainsi, les nouvelles cloisons et le parquet en épicéa clair tranchent avec les parties restées dans leur jus, assumant la rupture visuelle.

Étage.

Étage.

Étage.
Le mélange entre l’épicéa clair, l’orange et le bois plus foncé créent un rythme. « Là où il n’y avait pas la nécessité d’enlever, nous avons préféré garder l’existant, ce qui a donné lieu à d’intéressantes disparités », explicite Thibaud Sulliger, architecte du projet.
Dans l’ensemble, ce plan a subi peu de transformations à l’exception de l’agrandissement d’une chambre avec bureau et point d’eau. Le plafond du hall de distribution a été supprimé pour obtenir un volume en double hauteur et créer une mezzanine qui abrite un dortoir convivial.