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Comment bien éclairer le salon

20 Oct 2022

Spots, appliques ou suspensions? La lumière artificielle sert à voir, mettre en valeur la décoration, souligner les volumes de l’architecture. Au salon, elle se dote d’une fonction supplémentaire: créer une atmosphère chaleureuse. La manière dont on planifie l’éclairage d’un séjour a évolué avec les années. L’indispensable à savoir.

1. Pour créer un éclairage général

L’éclairage général (dit aussi global ou de base) est celui que l’on enclenche en entrant au salon pour sortir de la pénombre. Il doit être suffisamment efficace pour voir et s’orienter dans l’espace, mais sans éblouir. Les experts recommandent de 100 à 200 lux par mètre carré (1 lux = 1 lm pour faciliter vos calculs), tout dépend du nombre de luminaires d’appoint, de la teinte des murs, des besoins personnels en niveaux de lumière (qui dépendent de l’âge), etc. Au salon, on préfère l’éclairage doux et chaleureux d’une lumière blanc-jaune (< 3’300 kelvin) plutôt que blanc-bleuté.

Pendant longtemps, l’éclairage général d’un salon consistait à faire tomber un câble électrique depuis le point central du plafond afin d’y accrocher un lustre, un abat-jour ou une suspension.

Exemple de mise en lumière classique d'un salon. Luminaires Louis Poulsen.

Cependant, aujourd’hui, la suspension en position centrale tend à disparaître. En effet, elle présente un inconvénient majeur: elle a tendance, visuellement, à resserrer les murs et rétrécir la pièce. On l’explique par le fait que l’œil perçoit la dimension de l’espace par rapport aux lignes verticales. Or, les suspensions forment une sorte de coupure de haut en bas.

Pour éclairer le salon dans son ensemble sans rétrécir l’espace, on opte pour des alternatives peu encombrantes. Ce sont des modèles pour plafond qui dirigent directement la lumière vers le sol. Autrement dit:

des spots encastrés individuellement (suffisamment nombreux pour créer un éclairage homogène dans une grande partie de la pièce)
des barres à poser, munies de spots orientables dans différentes directions
des rails encastrés avec un système magnétique permettant d’ajouter ou de retirer des sources lumineuses
des plafonniers (qui ne pendent pas, contrairement aux suspensions)

Quoi qu’il en soit, l’éclairage de base au plafond ne représente que la première strate de la planification. On finalise ensuite l’installation par plusieurs lampes qui diffèrent en termes d’intensité, de couleur et de fonction (en général, trois modèles supplémentaires). Les lampes de table, les lampadaires, les appliques et même les suspensions jouent aujourd’hui un rôle de complément. Ils servent tantôt à souligner l’architecture, tantôt à faciliter des activités ponctuelles ou à créer une ambiance chaleureuse. Avant de choisir un type et un modèle de luminaire pour le salon, il faut identifier à quoi il va servir et quels sont nos besoins.

Comme des chemins étroits, les rails encastrés au plafond dessinent des lignes noires à travers l’espace et forment un «sentier lumineux» qui dialogue avec l’architecture environnante. Tous les modules d'éclairage (spots, ampoules, led, etc.) sont installés magnétiquement dans le rail, ce qui permet de les déplacer aisément. Modèle de luminaire: Splitline de Delta Light. Projet Nowe Orlowo conçu par Anna Maria Sokolowska.

Un plafonnier composé d'une juxtaposition d'anneaux (Ceiling light, Homary).

2. Rectifier l’éclairage d’une zone trop sombre

Idéalement, la planification de l’éclairage doit être prise en compte lors de la construction du bâtiment afin d’avoir un éclairage au plafond suffisant pour voir partout. Si tel n’est pas le cas, de nombreux types de luminaires peuvent venir compléter l’éclairage de base. Pour les pièces qui manquent réellement de clarté, ou qui n’ont pas de sorties électriques en hauteur pour un éclairage général, les lampadaires à flux indirect balayant le plafond constituent l’une des meilleures alternatives.

En effet, ce type de lampadaire s’avère très efficace pour apporter une quantité importante de clarté: le plafond est un bon réflecteur à partir du moment où le luminaire offre un grand angle de rayonnement. De plus, ce type de lampe a l’avantage de ne pas éblouir. En revanche, il a pour inconvénient de ne pas produire d’ombres (donc d’être monotone) et d’être potentiellement soumis à des saletés (les insectes morts tendent à s’y loger).

Lampadaire à éclairage indirect avec lumière tournée vers le plafond Athena, Artemide.

3. Ajouter des lampes fonctionnelles pour des activités ponctuelles

Au séjour, on aime baigner dans une atmosphère douce. Mais selon les habitudes de chacun, peuvent s’y dérouler des activités requérant un surplus de lumière comme lire et manger. Il est alors nécessaire de prévoir un éclairage fonctionnel ponctuel avec des lampes qui illumineront l’endroit spécifique où se déroulent ces activités occasionnelles. Les luminaires doivent alors être munis d’un interrupteur indépendant de l’interrupteur général.

Par exemple, les lampadaires à éclairage direct et les appliques à bras déporté constituent de très bonnes liseuses. Les suspensions, quant à elles, restent de vraies alliées pour éclairer une table de repas si votre pièce à vivre inclut une zone salle à manger.

Lampadaire Androgyne, Menu.

Applique à bras déporté North 5666, Vibia. Architecte Cristina Soler.

La suspension OK de Konstantin Grcic pour Flos. Ce type de modèle permet de positionner librement la lumière à la hauteur souhaitée. Canapé et fauteuil Zanotta.

Suspension Linear d’Arik Levy pour Vibia. Chaises en bois Pelleossa de Francesco Faccin pour Miniforms. Un aménagement des designers Draga Obradovic et Stefano Guidotti.

Luminaire Aggregato, Artemide.

4. Ajouter des lumières d’accent

Lorsqu’elle est distribuée de manière trop homogène, la lumière empêche la suggestion de perspectives par des jeux de contraste. Elle ne dessine pas de volumes, réduit même la sensation d’espace en empêchant notre regard de jongler sur les dissonances de clarté. Par ailleurs, une lumière trop homogène crée une atmosphère morne et triste. C’est donc aussi pour ces raisons esthétiques et décoratives que l’on multiplie les lampes au salon, histoire de créer des contrastes en termes d’intensité et de couleurs de lumière.

Par définition, l’éclairage d’accentuation permet de mettre en valeur certaines parties d’une pièce (ou certains objets) et de marquer une différence par rapport à l’éclairage général. Il crée un point d’intérêt pour l’usager, donne un caractère théâtral au séjour, et même parfois une dimension festive. Il peut être réalisé avec des lampes à éclairage directionnel ciblé. Les suspensions en métal – qui projettent la lumière uniquement par le bas – font partie de cette catégorie de luminaires directionnels. Aujourd’hui, on les retrouve souvent au-dessus de tables basses de salon car cette position évite de se cogner la tête tout en permettant de mettre en valeur une zone du séjour.

Spots Cima Plug, Lodes.

Suspension et lampadaire Aspen, B-Lux. Ils offrent lumière indirecte tournée vers le plafond et une autre dirigée vers le sol.

Suspension Stelle Filanti, design Atelier Oï pour Venini.

Suspensions Multi-Lite, design Louis Weisdor en 1972 et rééditées par Gubi.

5. Ajouter des lumières d’ambiance enveloppantes

Dernier point: pour marquer une différence par rapport à l’éclairage général et créer des jeux d’ombres, on pense à la lumière qui se reflète sur les murs de manière diffuse. Elle favorise une sensation d’enveloppement pour une ambiance intime et agréable.

Ce type d’éclairage sélectif couvre une zone plus large que la lumière d’accent: elle présente un plus grand angle de rayonnement. On peut l’obtenir avec des appliques à flux indirect ou en plaçant des luminaires à flux direct à proximité d’un mur ( dans un coin, sur un buffet, par exemple). À cet emplacement, les lampes à flux direct diffusent une clarté qui vient, pour une part, se réverbérer contre les parois pariétales et le plafond. Offrant ainsi une lumière diffuse agréable.