Trois villas en Valais
Peut-être moins connu pour son architecture contemporaine que d’autres cantons, le Valais offre néanmoins de nombreuses réalisations résolument modernes. En voici trois exemples.
1. Une maison à géométrie variable dans les vignes
Cette maison à Saillon, réalisée par Olivier Cheseaux en 2015, est située dans les vignes sur une longue parcelle de 1212 m2 orientée vers le sud.
Découpée sur le fond vert des vignes, les formes en béton de la maison s’imposent avec une modernité franche. Cette modernité est adoucie – ou rendue plus harmonieuse avec le site – par le mur en pierre sèche, le toit végétalisé et les grandes ouvertures qui garantissent un dialogue continuel entre l’intérieur et l’extérieur. Bien qu’angulaire et relativement monolithique, la maison n’a pas d’angles droits en façade. Elle se déploie ainsi de manière organique et se soulève dans la direction de la montagne et du paysage de vignoble en pente.
La façade sud, qui ne touche pas le sol, est en tôle d’aluminium et en verre. La même rigueur dans le choix des matériaux règne à l’intérieur : les sols sont en béton teinté dans la masse et les murs et plafonds sont blancs.
Au centre de la maison de 200 m2, un patio et des vues par de grandes surfaces vitrées procurent une connexion constante avec la nature. « Le jeu de pleins et de vides des façades trouve ici toute sa raison. Terrasse, patio, vues et verdure… on a la douce impression de vivre à l’extérieur et de suivre le soleil au fur et à mesure du temps qui passe », précise l’architecte.
2. Deux villas monolithiques face à la vallée
Réalisées par le bureau Savioz-Fabrizzi en 2016, ces « deux maisons » à Lens sont en haut d’une pente relativement abrupte au-dessus du village et offrent aux habitants une vue généreuse sur la vallée du Rhône. Avec leur aspect défensif, elles s’insèrent très naturellement dans la terre montagneuse.
Le béton apparent et rugueux teinté en gris sombre qui forme ces structures trouve son écho à l’intérieur dans les murs et sols qui sont également gris, avec de grandes surfaces planes en tôle d’acier brut. L’aspect quelque peu massif des murs en béton se trouve allégé par les grandes baies vitrées. L’adjonction de la couleur dans des formes relativement simples en apparence confère un aspect inattendu et fort à cette réalisation.
À la différence des maisons de style « chalet » situées à proximité, les « deux maisons » de Savioz-Fabrizzi présentent des toits tournés vers le côté amont et vers le côté aval. Conjugué à leurs formes, à distance cet alignement brouille la fonction résidentielle des constructions et peut suggérer celle d’ateliers d’artisans par exemple.
Finalement, cette architecture se fait remarquer par sa force mais reste bien ancrée dans ce lieu très spécifique.
3. Une vaste habitation au cœur du paysage
La maison dessinée par l’architecte François Meyer à Grimisuat offre aussi une vue sur la vallée du Rhône et les montagnes. Conçue en 2014, elle a été construite sur un terrain de 1650 m2. Placée sur le haut en pente légère, la maison de trois niveaux a été terminée en mars 2017.
Ici, des formes rectilignes sont mises en place de façon plutôt raffinée. La maison est relativement grande avec une surface de plancher de 310 m2, dont environ 120 m2 au rez-de-chaussée et autant en étage ; le reste est en sous-sol, minimisant l’emprise au sol (228 m2).
La construction est manifestement agencée pour encourager une interpénétration des espaces intérieurs et extérieurs en été ; impression renforcée par l’utilisation de carreaux de grès dedans comme dehors. Côté salle à manger, les grandes surfaces vitrées donnent sur la piscine et la terrasse partiellement couverte. En hiver, la nature peut être librement observée depuis les espaces de vie.
À l’étage, où sont situées les chambres, les sols sont en frêne olivier et contrastent volontairement avec les murs en plâtre blanc. L’utilisation du même bois pour les portes de la maison accentue à nouveau l’impression de continuité des espaces.