Une maison transformée par Serge Grard
Bénéficiant d’une vue exceptionnelle sur le lac, cette villa des années soixante a subi une profonde et éclatante rénovation. Un projet signé de l’architecte Serge Grard.
Située sur les hauteurs de Hauterive, dans les environs de Neuchâtel, la maison construite dans les années soixante est implantée sur un terrain fortement incliné vers le lac. Ce qui lui procure l’indéniable avantage de profiter d’un panorama éblouissant d’une part et de bénéficier de droits acquis, impossibles à retrouver aujourd’hui dans le cas d’une construction neuve sur le même site. Ces avantages étaient d’importance. Ils portaient à la fois sur la longueur (23,2 m au lieu de 20 actuellement autorisés), sur les gabarits (75% au lieu de 60%) et sur le nombre de niveaux apparents (3 au lieu de 2 au maximum selon les nouvelles réglementations). Il faut encore ajouter à ces avantages la possibilité de préserver la grande terrasse située sur le séjour originel, qui aurait pu être considérée comme une toiture plate alors que le règlement impose des toits inclinés. Par ailleurs, la densité – qui n’avait pas encore atteint ses limites maximales – a autorisé l’ajout de deux nouveaux volumes. L’un au nord, qui a permis l’intégration de la nouvelle entrée avec un prolongement du toit. L’autre au sud, pour la création d’une nouvelle chambre occupant partiellement la terrasse sud.
La technique utilisée pour le bâti reste traditionnelle avec du béton, de la maçonnerie et de la plâtrerie parfois posée sur une structure en bois existante à l’étage. Les dalles d’origine de faible épaisseur ont été renforcées par des bandes en carbone pour supporter les nouveaux percements. Côté esthétique du bâtiment, la toiture est revêtue d’ardoises anthracite. Les fenêtres, encadrements, stores, tablettes et la ferblanterie sont également de couleur anthracite. Les garde-corps existants en ferronnerie ont été remplacés par des verres sans profils apparents. L’amélioration de l’enveloppe thermique et la modification de la production de chaleur figuraient parmi les données obligatoires que l’architecte a pris en compte pour l’obtention du permis. Une isolation périphérique a été ajoutée et la chaudière à mazout a été remplacée par une pompe à chaleur air-eau; celle-ci a été installée à l’extérieur et insérée sous le petit palier de la chambre d’amis. De plus, l’ajout de panneaux thermiques en toiture sud – et contre le soutènement du jardin inférieur – contribuent fortement à l’autonomie des charges de la maison. Du côté du plan, le bâtiment comprenait deux appartements distincts. Répartis sur trois niveaux, ils étaient reliés par une cage d’escalier et un ascenseur central. Dans les années 1980, celui du haut avait été transformé en cabinet médical privé. La répartition des espaces ne correspondait pas aux besoins des nouveaux propriétaires en quête d’une seule grande habitation familiale. Désormais, la partie exposée au nord – à demi-niveau, du côté de la route d’accès – se limite au garage et à l’entrée principale qui inclut un vestiaire. L’espace central a été vidé de son ascenseur pour laisser place à un puits de lumière et à un unique escalier (en plus de celui existant à l’origine) qui distribue les espaces de façon linéaire.
Les trois étages existants ont été totalement reconsidérés pour s’adapter aux exigences des nouveaux occupants. Le rez-de-chaussée inférieur est consacré aux activités de jour et à la vie commune. Il comprend le séjour, l’espace repas, la cuisine, une salle de douche/wc, des locaux techniques et de rangement, une cave à vin. Il est en liaison directe avec la terrasse et le jardin, côté sud. L’étage intermédiaire est réservé aux deux chambres d’enfants, qui disposent chacune d’une salle de douche et qui s’ouvrent sur une grande terrasse commune ; il comprend également une chambre d’amis et sa salle de douche. L’étage supérieur a été totalement réorganisé en suite parentale avec chambre, salle de bain, penderie, bureau et terrasse privative.
Encore plus d’information ici : Bureau d’architecture Serge Grard