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Design Days: face à l’œuvre de trois maestri

07 Nov 2023

L’Italie est considérée comme la plus grande patrie du design. Ce pays a vu naître de véritables maîtres des arts décoratifs et de l’architecture qui ont largement influencé la manière de définir les espaces et les modes de vie grâce aux objets. Du 16 au 25 novembre, les Design Days de Genève offrent l’opportunité de (re)découvrir des œuvres incontournables de Piero Fornasetti, Giò Ponti et Ettore Sottsass, au sein de trois espaces qui participent à la manifestation.

1/ Piero Fornasetti ou la folie pratique

Qui n’a jamais vu un dessin de Piero Fornasetti ? Peintre, décorateur, imprimeur, ce créateur hors du commun nous a laissé une multitude de dessins figuratifs en noir et blanc que l’on retrouve toujours sur des meubles, des papiers peints, des paravents, des assiettes, des plateaux, des portes-parapluie… A partir des années 1930, Fornassetti a expérimenté toutes sortes de techniques de gravure, d’impression et de peinture qui lui ont permis de transposer son imaginaire dans les espaces de vie. Ces sujets empreints de poésie, d’humour et d’imagination jouent avec les illusions d’optiques, les paysages abstraits et les visages énigmatiques et lunaires représentés en de multiples variations. Piero Fornasetti a transformé les objets de design en véritables « pièces de conversation ». Son fils, Barnaba, a fait de son atelier une institution internationale dans l’imaginaire collectif qui continue aujourd’hui de produire des pièces.

Ce qu’il faut voir aux Design Days sur Piero Fornasetti:

Au showoom Dôme (Vieille ville)

16 novembre: vernissage de l’exposition présentant une sélection d’accessoires de Fornasetti.

Les 16 et 17 novembre: rencontre avec un artiste-peintre d’exception de l’atelier Fornasetti.

Du 16 au 25 novembre: exposition.

Plus d’infos ici

Showroom Dôme à Genève.

2/ Giò Ponti ou le génie sans frontières

Surnommé le « Le Corbusier italien », l’architecte Giò Ponti était évidemment architecte mais aussi designer de mobilier, d’accessoires, de carreaux en céramique, d’assiettes en porcelaine…. Alors qu’il a à peine ouvert son bureau d’architecture en 1921, il devient directeur artistique du porcelainier Ginori pour qui il invente de nouvelles formes, des motifs inédits et développe un mode de production en série à petits prix pour les grands magasins. Car tel était le combat de Giò Ponti: introduire l’artisanat dans l’industrie du meuble et de l’accessoire. Un chemin qui l’a conduit a collaboré avec Piero Fornasetti (mentionné ci-dessus) et avec des artistes comme Piero Manzoni et Enrico Castellani. Une voie qui lui a également permis de nous laisser en héritage de nombreux objets alliant simplicité, finesse et élégance. L’éditeur italien Molteni réédite ces pièces de mobilier iconiques, en collaboration avec les archives du maestro.

Dessiné en 1953, le fauteuil D.153.1 fait partie des meubles de l’habitation privée de Giò Ponti, via Dezza à Milan. Réédition Molteni&C.
La table basse D.555.1, dessinée en 1954-1955 par Giò Ponti pour l’habitation via Dezza à Milan, est aujourd’hui produite par Molteni&C
© Gio Ponti Archives

Hotel Parco dei principi Sorrente dessiné par Giò Ponti.

Ce qu’il faut voir aux Design Days sur Giò Ponti:

Au showoom Molteni (Eaux-Vives, Genève)

Du 16 au 25 novembre: exposition sur les meubles iconiques de Giò Ponti, collection Heritage de Molteni

Jeudi 23 novembre, 19h: conférence par Salvatore Licitra, conservateur des archives et neveu de Giò Ponti

Plus d’infos ici

Showroom Molteni à Genève.

3/Ettore Sottsass ou la vision critique du fonctionnalisme

À partir des années 1940, Ettore Sottsass a conçu une multitudes d’objets domestiques, non pas pour leur utilité pratique, ni même pour créer des harmonies décoratives dans l’habitat, mais pour l’émotion, l’énergie, la symbolique que peut susciter l’objet seul. Ainsi affranchi de l’esthétique rationaliste et fonctionnaliste en vigueur à l’époque, ce grand maître a développé un style unique, plein de couleurs et de formes primitives, d’extravagance et d’ironie. Cette patte artistique unique a trouvé son point culminant dans les années 80 lorsqu’il fonda le groupe et le style Memphis. Il a alors véritablement révolutionné les arts décoratifs en proposant des objets à l’aspect géométrique et ultra graphique, qui ont su représenter l’état d’esprit d’une société naviguant entre désillusion et pop culture.