Maison Pratique

Poêles et inserts à bois: les innovations

09 Jan 2020

Même si le poêle et l’insert à bûches sont des dispositifs de chauffage traditionnels, ils ont connu des améliorations techniques très importantes ces vingt dernières années. Si bien qu’ils représentent aujourd’hui des solutions tout à fait pertinentes pour le confort de la maison en termes de performances et de praticité. Le point sur les innovations qui ont transformé ces appareils.

 

Le poêle Rika Connect Wood possède, en option, un module d’accumulation positionné à l’intérieur du foyer. Il présente de nombreuses options de personnalisation et ses possibilités de configuration sont multiples: il se complète de bancs, de rangements, et d'un coffre de stockage que l'on peut positionner selon ses besoins.

 

À l’heure où la question de l’impact écologique est dans tous les esprits, le bois s’impose comme une énergie locale et renouvelable. Son exploitation raisonnée et maîtrisée favorise l’emploi en Suisse et la valorisation des sous-produits de la filière bois. Il présente aussi l’avantage d’un bilan de combustion neutre en Co2, ce qui rend très intéressant l’utilisation du bois pour se chauffer ou chauffer l’eau sanitaire via de multiples appareils, allant de l’insert de cheminée au poêle à pellets, en passant par une dizaine d’autres solutions comme le poêle hydraulique.

 

Parmi toutes ces options, le poêle à bûches et l’insert gardent encore souvent la faveur des propriétaires dans la mesure où ils sont susceptibles de s’adapter à tous les budgets. Un attrait que l’on doit aussi à une série d’améliorations techniques et à de nouvelles fonctions.

 

Objectif n°1. S’adapter à toutes les maisons

 

Dans un installation de poêle à l’ancienne, les flammes consomment le dioxygène de la pièce dans laquelle se trouve le foyer. Il existe donc un risque de refoulement des fumées. Il faut aussi ouvrir de temps en temps les fenêtres pour s’assurer de la qualité de l’air respiré ou relancer une flambée. C’est pourquoi, on prévoit toujours dans cette configuration des grilles d’arrivée d’air froid, par exemple au niveau des fenêtres. L’air froid peut aussi être amené dans la pièce par une grille depuis un vide sanitaire ou un local adjacent.

 

Aujourd’hui cependant, la plupart des poêles disponibles sur le marché présentent une prise d’air extérieure, positionnée sous ou à l’arrière de l’appareil. Le foyer est alors doté d’une buse qu’il suffit de raccorder à un trou dans le mur extérieur à l’aide d’un tuyau flexible. L’intérêt du dispositif est qu’il permet ne plus consommer l’air ambiant de la pièce où se situe le foyer lors de la combustion mais uniquement de l’air frais venu du dehors. On parle ainsi de foyers raccordés en circuit fermé, de foyers avec une arrivée d’air directe, de poêles raccordables ou encore de poêles étanches.

 

©François Chevalier. Stûv

Un raccordement à l’air extérieur est possible sur tous les poêles Stûv 16 de Stûv. Par ailleurs, ces foyers peuvent être déposés sur un socle ou un meuble, encastrés dans un mur ou suspendus au plafond. Ventilateur en option.

 

Le raccordement en circuit fermé peut présenter des avantages dans toutes les maisons.  Mais il trouve un intérêt particulier dans les maisons Minergie (ou maisons passives) qui  se caractérisent souvent par une sous-pression d’aération. D’autant qu’il ne perturbe pas les ventilations mécaniques contrôlées. Le dispositif a ainsi transformé les poêles et les inserts à bûches en appareils de chauffage en adéquation avec les nouveaux modes de construction écologiques.

 

Objectif n°2: Une meilleure efficacité

 

Si dans une cheminée ouverte, le pourcentage de chaleur produite qui chauffe réellement la maison (le rendement) est de l’ordre de 20%; les poêles et les inserts fermés, eux, affichent désormais un rendement de 80% et même de 90% pour les poêles à accumulation.  Ces meilleurs rendements sont dus au fait d’avoir fermé toutes les chambres de combustion par des vitrages mais aussi à diverses améliorations dans la construction de ces chambres.

 

Gyrofocus vitré, Focus. Depuis 2021, l’emblématique Gyrofocus, la première cheminée suspendue et pivotante au monde conçue en 1968, existe dans une version vitrée. Ceci a permis au modèle de répondre aux normes environnementales les plus strictes et d’atteindre un meilleur rendement (80%). D’autant que de gros investissements en recherches et développement ont permis d’améliorer les principes de combustion du foyer. Le modèle n’a pour autant rien perdu de son aspect esthétique iconique.

 

Parmi les améliorations dans la chambre de combustion, on peut citer l’introduction du déflecteur – une plaque servant à briser les flammes sans que le surplus de chaleur monte directement dans le conduit – ce qui a permis d’étendre la zone de combustion. De même, la mise en place de briques en matériau réfractaire assure une haute température dans la chambre de combustion.

 

Autre innovation: l’ajout de canaux d’air secondaire et même tertiaire au niveau des parois du foyer, un dispositif qui va de pair avec la technique de combustion étagée (appelée « double » ou « triple » combustion), dont le principe est directement inspiré des chaudières à bois modernes. Pour comprendre de quoi il s’agit, il faut se rappeler que pour s’alimenter, le feu utilise du dioxygène contenu dans l’air grâce à des bouches d’aération présentes sur le poêle. Un des problèmes longtemps rencontrés venait du fait que cette première combustion était rarement complète. La technique de post combustion consiste à brûler les gaz résiduels de fumées grâce à un appel de dioxygène supplémentaire.

 

Objectif n°3. Une plus grande propreté de la combustion

 

Si le bilan de combustion du bois est neutre en CO2, celle-ci tend néanmoins à dégager des émissions de poussières fines néfastes pour la santé et la planète, les suies en particulier. Or d’une part, l’amélioration du rendement des poêles (par la post combustion susmentionnée par exemple) va de pair avec une réduction des émissions de poussières et de monoxyde de carbone. D’autre part, les fabricants ont exploré le potentiel des différents types de filtres afin d’améliorer l’impact écologique de leurs poêles.

 

Ainsi premièrement, on trouve des filtres à particules que l’on place dans le conduit d’évacuation des fumées. Ceux-ci utilisent les propriétés de l’électricité statique pour retenir les poussières en suspension dans l’air à filtrer. Il s’agit  par exemple, des filtres de la marque Oekesolve ou du filtre « Zumik®on» de Ruegg (qui n’est plus commercialisé aujourd’hui).

 

Deuxièmement, il existe des filtres catalytiques intégrés à l’intérieur du foyer comme on en trouve sur le nouveau modèle d’insert « Violino Tunnel » de Ruegg. Cette technologie très innovante transforme chimiquement les gaz polluants en gaz moins nocifs.

 

Les inserts Violino Tunnel sont les premières cheminées de Rüegg à être commercialisée avec un catalyseur. Elles contribuent pleinement à la préservation d’un environnement propre. Il permet en effet une réduction jusqu’à 80% de réduction du CO, jusqu’à 40% de réduction des COV et jusqu’à 50% de réduction des particules fines. Les catalyseurs sont stables à haute température et peuvent supporter en permanence une température de fonctionnement de 700 °C.

 

Objectif n°4. Un chauffage plus rapide

 

Pour augmenter la durée de la combustion, on se tourne vers les poêles à accumulation et les poêles de masse qui diffusent une chaleur douce progressivement. En revanche, pour chauffer une pièce plus rapidement, les poêles qui distribuent la chaleur par convection naturelle, ou encore  mieux, par ventilation forcée seront mieux adaptés.

 

Sur les poêles à bûches avec distribution de chaleur par ventilation forcée, un ventilateur est activé lorsque l’intérieur du foyer atteint une certaine température. La montée en température de la pièce est ainsi plus rapide et plus uniforme. Le système requière certes un peu d’électricité, mais les poêles à ventilation forcée, lorsqu’ils sont dotés d’une chambre de combustion moderne, permettent de mieux utiliser la chaleur produite par les flammes. Ce qui les rend gagnants en termes d’impact écologique.

 

Contrairement aux poêles à bois traditionnels qui chauffent par convection naturelle, le poêle Stone Case de MCZ est équipé d'un système de ventilation forcée électrique, situé en bas à l'arrière. La ventilation est activée lorsque l'intérieur du foyer atteint une certaine température.Le nouveau habillage Materia dans les couleurs Corten, Piombo et Tortora, ainsi que le métal Black et la version CUSTOM, entièrement personnalisable.

 

Par ailleurs, certaines solutions ont été développées spécifiquement pour les inserts à bois canalisés, autrement dit, les inserts reliés à des ventilateurs et à un réseau de conduits qui distribuent l’air chaud dans plusieurs pièces de l’habitation. Ces solutions facilitent la gestion de la diffusion de la chaleur entre les pièces. Chez MCZ par exemple, le contrôle de la chaleur s’effectue grâce à une centrale électronique (commande Comfort Air ® sur les modèles Plasma). Celle-ci éteint seule le ventilateur quand il n’est plus nécessaire, de sorte que l’on puisse ensuite continuer à chauffer agréablement les pièces par convection naturelle.

 

La cheminée canalisée à bûches de bois Plasma de MCZ peut être dotée de la commande Comfort Air qui permet de gérer de manière électronique la chaleur diffusée dans différentes pièces.

 

Objectif n°5. La régulation automatique de l’arrivée d’air

 

Le principe d’utilisation d’un poêle à accumulation est de charger une fois les bûches bois, puis de tout oublier et de laisser la chaleur se diffuser pendant de nombreuses heures. En revanche, les modalités d’utilisation des poêles plus conventionnels (à convection) sont différentes. Au fur et à mesure de la combustion, on régule l’intensité de la chaleur et sa température, en modifiant la quantité d’air qui arrive dans la chambre de combustion par un système d’ouverture et fermeture de clapets: on accroît et on diminue les flammes.

 

Pour gagner en praticité et mieux maîtriser l’impact écologique de la combustion, certaines solutions ont été développées afin de faciliter la régulation de l’arrivée d’air frais lorsque le poêle est en marche. Elles permettent d’exclure totalement les erreurs du réglage manuel.

 

Certains de ces systèmes fonctionnent sur une base uniquement mécanique, sans courant électrique ni éléments électroniques. Tel est le cas du système CleverAir d’Attika (que l’on retrouve sur les poêles Juno L, Nexo, Pilar et Viva L de la marque), qui assure que la chambre de combustion reçoit à tout moment le bon mélange d’air. Il en est de même pour le volet d’air thermomécanique de Tiba spécialement adapté aux poêles à accumulation. Il se ferme automatiquement après la combustion et interrompt l’admission d’air. Ainsi, la chaleur accumulée est conservée beaucoup plus longtemps.

 

D’autres systèmes reposent en revanche sur une commande électronique intelligente, qui pilote l’alimentation en air, de façon à avoir le bon mélange d’air à chaque phase de combustion. Des capteurs surveillent la température à l’intérieur du poêle, réagissent rapidement et modifient l’alimentation en air dès que le feu change. Les technologiques ElectronicAIR™ sur le poêle Premium Pilar d’Attika ou Zensoric chez Jøtul en sont un exemple. En plus d’éviter à l’utilisateur d’avoir à effectuer des réglages manuels, cette régulation électronique de la combustion offre des valeurs d’émission basses en termes de particules fines et de CO.

 

 

Le poêle Pilar Premium d’Attika est doté de la fonction ElectronicAIR™ qui régule de manière électronique l’alimentation en air. Celle-ci évite à l’utilisateur d’effectuer des réglages manuels avec une manette et contribue à réduire les émissions de particules fines et de CO.

 

Objectif n°6. L’allumage automatique

 

De façon tout aussi surprenante, on trouve aujourd’hui sur le marché des poêles à bûches programmables qui permettent de démarrer la combustion plusieurs heures après le remplissage du foyer, ceci sans allumettes, ni allume-feu. Nommée Rikatronic4, cette fonction proposée par la marque Rika s’accompagne d’une commande automatique du débit d’air consommé par le feu ainsi que d’un écran clignotant qui signale le moment idéal pour remettre des bûches.

 

Le poêle Swing de Rika fait partie des modèles de la marque qui disposent la commande d’allumage automatique Rikatronic4. Elle régule automatiquement l’arrivée d’air et facilite les économies de bois.

 

Objectif n°7. Les vitres autonettoyantes

 

Plus connue enfin, la généralisation de la vitre pyrolyse a grandement facilité le nettoyage des poêles. Grâce à des formules de verre brevetées, une fois la température de 300°C atteinte, une réaction chimique garantit l’auto-nettoyage du foyer. Un avantage qui, lui aussi, a permis de rendre les foyers à bûches plus pratiques d’utilisation.

 



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