Des maisons-sculptures suisses en pleine nature
Cinq maisons contemporaines spectaculaires bâties en Suisse au cœur de la végétation
Quand la verdure, l’air frais et le silence posent le cadre, l’architecture dialogue avec la nature. Nichées aux pieds des champs, des parcs et des forêts de Suisse, les maisons contemporaines surgissent telles des sculptures sur fond de végétation. Ces belles maisons à la campagne ont en commun d’affirmer les lignes géométriques, de souligner les contrastes et de jouer sur les différentes épaisseurs des matériaux. Un langage du bâti qui se veut cependant toujours en harmonie avec la nature.Tant il vrai que les architectes suisses ont à cœur d’intégrer leurs projets au site et de privilégier les liens entre l’intérieur et l’extérieur.
1. Un volume compartimenté
Maison à Tegna (TI). Architectes: Britta Buzzi-Huppert et Brancesco Buzzi
Situé en pleine nature, dans un cadre serein aux abords d’Ascona, cette maison en béton teintée noir se fond dans le paysage. Ses volumes rectilignes résultent de normes de construction très strictes et du souhait de marquer clairement la pente du terrain. La construction de deux étages s’encastre dans le sol pour profiter au maximum des deux orientations principales. Au lieu de la poser sur un socle, les architectes ont opté pour un soubassement mixte, à la fois naturel et artificiel. Ils ont créé des compartiments de forme rectangulaire à toit plat.

Une série de marche linéaire dévale la butte, presque jusqu'au point d'eau.

Au premier plan la piscine. A l'arrière, deux corps de bâtiments reliés par une passerelle.

Vue depuis la terrasse qui est conçue comme une cour intérieure.

Le minimalisme des aménagements en terrasse invite à tourner le regard vers le paysage.

En opposition au noir extérieur, le logement est traité comme un abri monochrome couleur peau. Les immenses baies vitrées semblent lier l’intérieur et l’extérieur.
2. Esprit pagode
Maison dans le canton de Genève. Architectes: Lacroix Chessex
Implantée à l’angle d’un parc et entourée d’arbres, cette construction arbore des façades en béton, bois et verre. La structure habitable se compose d’un empilement de trois « tables » en béton armé disposées en porte-à-faux sur les façades est et ouest, les plus étroites. Ces socles en saillie d’épaisseur variable protègent les étages inférieurs tout en élargissant l’espace visuel des pièces qu’ils prolongent. Pourtant ce qui surprend le plus dans cette maison est sans nul doute le toit. Brisé en son centre, il présente deux pans inversés. Une curiosité qui s’inspire des toits retroussés de l’architecture asiatique.

Vus depuis l’extérieur, les éléments de béton horizontaux et verticaux occupent une surface équivalente; ils se conjuguent pour dessiner des motifs en forme de T stylisé.

Le toit se compose de deux pans se redressant en pente douce vers l’extérieur depuis une noue centrale qui se prolonge au nord par une gouttière. Cette gouttière façon gargouille déverse les eaux de pluie dans un bassin semi-enterré dans la pelouse.

La terrasse prolongeant le salon à l’ouest, et le coin repas du jardin.

Terrasse.

La pièce à vivre prolongée côté ouest par une terrasse.
3. Vaisseau flottant
Maison à Villarepos (FR). Aeby Aumann Emery architectes
Largement ouverte sur la campagne, cette maison complète un bâtiment destiné au bétail. Le revêtement de la toiture du rural – des plaques ondulées en fibre de ciment – s’est logiquement imposé pour les façades des deux bâtiments. Il enveloppe le corps de la ferme comme une carapace et, côté habitation, il se déroule à la manière d’un rideau continu sur le pourtour du bâtiment. Outre la plate-forme en béton et deux murs porteurs, toute la construction est réalisée avec une ossature bois préfabriquée.

Posée sur une fine plate-forme de béton, cette habitation familiale semble flotter sur le paysage naturel. Vues de profil, les lames de béton d’une grande finesse semblent fichées dans le sol, comme la quille d’un bateau échouée sur la grève.

Implantée en surplomb du terrain, la maison bénéficie d’une situation dominante sur la campagne alentour.

Des plaques ondulées de fibre de ciment alternant surfaces pleines et ajourées rythment la façade.

Largement vitrée, la maison permet d’embrasser largement tant le paysage extérieur que ses différents volumes internes.

Le mur de la cheminée reprend le motif ondulé de la façade.
4. Addition de volumes
Maison à Flanthey (VS). Atelier Dimanche
Le projet adopte une forme singulière, reprenant la caractéristique hétérogène du bâti de la région formé au fil du temps par addition successive de volumes différenciés. Une extension en béton apparent réalisée au nord-ouest de la grange vient enlacer le vieux bâtiment dont les façades soulignent les traces du temps. Le béton servant à unir l’ancien et le nouveau, le passé et le présent.

Façade Nord. La toiture de l'extension est à pans inversés. Elle prolonge la toiture à double pans classique que l'on trouve sur la grange d'origine.

Façade Sud.

En façade, le crépi fragmenté est conservé et laisse entrevoir la pierre. La texture minérale du béton sablé lie les différentes matières et, par contraste, les révèle. Le béton est placé autour des ouvertures et au-dessus de la pierre, à même les murs existants. Telle une prothèse, il consolide la structure.

À l’intérieur, l’espace est modelé à l’aide d’un élément structurel et structurant en béton qui façonne l’escalier principal, la cheminée et un banc face au grand paysage..
5. Inspirée par les Alpes
Maison à Grugnay (VS). Architectes: GAME
Matière à dialogues entre une montagne souveraine et une rivière capricieuse, cette maison double puise son inspiration des contours de l’emblématique crête du Haut de Cry (Valais). Ce volume mouvementé donne son caractère unique à la villa et séquence les espaces intérieurs. Il abrite deux habitations distinctes, l’une sur l’autre.

La forme découpée du projet puise son inspiration dans les contours de la crête. Elle épouse le profil mouvementé du terrain et s’étire le long du profond torrent Saint-André qui structure fortement le site.

L’ardoise, matériau unique de l’enveloppe (toiture et façades) ancre le projet dans la tradition des toitures d’antan. En écho à la roche, dans un jeu de variations de lumière tout au long du jour, elle donne un caractère unique à la maison.

Au sud, la façade en biais a permis de créer une petite terrasse couverte de plain-pied et, à l’étage, une loggia.

La géométrie complexe de la toiture séquence les espaces de l’étage, qui profite de hauteurs variables.

À l’étage du dessus, les espaces de nuit sont répartis dans trois boîtes comprenant les chambres et les sanitaires. Elles délimitent l’espace de vie qui se découpe autour d’elles.