Architecture

À découvrir: la céramique éco-active

07 Jan 2025

Alors que les enjeux en termes de pollution et de protection sanitaire deviennent de plus en plus importants, le salon Cersaie invitait les architectes à découvrir des carreaux dotés de formules chimiques innovantes. Entre les céramiques de façade qui dépolluent et celles qui assainissent nos intérieurs, voici quelques explications.

 

Plus que jamais, le choix des matériaux impose de dépasser la simple question esthétique pour prendre en compte les aspects environnementaux.  Car l’arrivée de nouveaux revêtements dits « dépolluants » et « antibactériens» ouvrent des perspectives inédites pour les architectes, constituant une véritable innovation dans le monde de la céramique.

 

Les céramiques avec effet de photocatalyse

Plusieurs sociétés se sont aujourd’hui lancées dans la fabrication de dalles « éco-actives » (dites aussi « bioactives »), destinées aux façades, qui utilisent le principe de la photocatalyse. Ces fabricants ont chacun développé leur propre formule brevetée de dalles en céramique éco-actives qui apparait sous diverses appellations: « Active Surfaces » du groupe Iris, « Ambience » de Laminam, « Bios Self-Cleaning » de Casalgrande Padana  etc.  Le principe commun ? faire en sorte que l’action de la lumière sur la surface du carrelage crée une réaction d’oxydation qui dégrade les polluants biologiques et chimiques (photo-oxydation). Cette transformation est possible dans la mesure où la surface céramique a reçu un traitement spécial, souvent composé de dioxyde de titane, qui catalyse.

 

Aujourd’hui, plusieurs projets d’envergure ont d’ores et déjà étaient réalisés avec ce type de surface en milieu urbain, à l’instar de la spectaculaire extension de l’hôpital de Milan surnommée l’« Iceberg ». Au total, 14 000 m² de carreaux en grès cérame grand format ont été utilisés pour composer des lames pare-soleil sur les façades. Chacune a reçu en surface le traitement bioactif proposé par le fabricant Laminam sur ses collections.

 

©Duccio Malagamba. Laminam

Le nouveau centre chirurgical et d'urgence de l'hôpital IRCCS San Raffaele de Milan, conçu par les architectes MCA (Mario Cucinella Architects) et surnommé l'« Iceberg ». Lames pares-soleil Assoluto (gamme Collection) et Emperador Grigio Spazzolato (collection I Naturali) avec traitement bioactif Ambience® du fabricant Laminam.

 

© ©Duccio Malagamba. Laminam

Détail du projet IRCCS San Raffaele de Milan. Les dalles céramiques servent de pare-soleil.

 

Le premier avantage des surfaces en grès cérame qui ont reçu un traitement éco-actif  est de réduire les polluants dans l’air comme l’oxyde d’azote et le dioxyde de soufre.

 

Mais lorsqu’elles sont utilisées pour le revêtement extérieur, les dalles céramiques bioactives ont aussi l’avantage de permettre au bâtiment de conserver son intégrité esthétique d’origine avec peu d’entretien au fil du temps. Si par nature, la céramique est un matériau peu salissant, ce traitement particulier présente une propriété « autonettoyante » supplémentaire comme l’explique Casalgrande Padana qui a breveté la technologie Bios Self-Cleaning®. En plus des polluants dans l’air, les moisissures, champignons, virus, bactéries… qui se déposent sur le carrelage disparaissent. « Notre technologie utilise la lumière du soleil pour déclencher une réaction capable de décomposer les polluants atmosphériques et les salissures organiques et inorganiques qui se déposent sur la surface. La saleté est ensuite éliminée par l’eau de pluie grâce à la nature superhydrophile de la surface en céramique« .

 

© Casalgrande Padana

La World Trade Centre Propellergatan à Malmö a été recouvert en façades de carrelage anti-pollution Diamante Boa, Bios Self-Cleaning®, fabriqués par Casalgrande Padana. Architectes: Anders Blomqvist Carsten.

 

 

Le carrelage antibactérien

Cette technologie de céramique n’a pas besoin d’être activée par les rayons UV et s’avère destinée à l’intérieur. Elle offre en effet une protection efficace contre les bactéries dans toutes conditions de lumière: naturelle, artificielle ou absente.

 

Ce type de carrelage est composé de nanoparticules d’argent qui, lorsque les ions métalliques entrent en contact avec les métabolismes microbiens, empêche leur reproduction. Après un court laps de temps, 99,9% des bactéries disparaissent.

 

On en trouve par exemple chez les fabricants Appiani Ceramiche, Ragno Iris Ceramica, Lea Ceramiche, Marazzi ou Panaria Ceramica. Destinés à l’origine aux bâtiments publics, ces matériaux aux propriétés épatantes commencent à séduire le grand public, soucieux d’avoir une maison plus saine.

 

© Appiani

Les céramiques Bio Shield+ d' Appiani Ceramiche sont composés d'ions métalliques qui empêchent la reproduction des bactéries.

 

Collection de carrelage Roots, Cleanout concrete effect, de Ragno. Elle est dotée d'une protection antimicrobienne intégrée aux surfaces.

 

Collection de carrelage Puro Marazzi Antibacterial.

 



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