Design

Carlo Clopath, la soif du réel

28 Jan 2021

Carlo Clopath a grandi dans les Alpes. Après son diplôme à l’ECAL, le designer industriel est revenu dans les Grisons pour y installer son bureau dans un ancien atelier de la centrale électrique de Trin. Avec une approche très contemporaine, son travail s’applique à développer des produits sur la base d’exemples issus de la tradition et de l’artisanat.

Cuillères Palutta, Okro.

Dans son travail de réinterprétation du passé, Carlo Clopath essaie toujours de trouver dans chaque objet l’essence de l’idée qui dictera la forme. Un processus créatif multiforme et complexe qui se base sur ses racines, « mes œuvres dialoguent forcément avec des histoires et des souvenirs personnels: des odeurs, des goûts, des sons et des atmosphères » explique-t’il.

La tradition est aussi une source inépuisable d’inspiration pour le designer grison. « Je me sens connecté à la tradition de l’artisanat, à cette concentration sur l’essentiel. Dans mon travail, je recherche des solutions simples et fonctionnelles à partir du matériau et du processus de fabrication. La tradition est plus qu’une réflexion sur le passé ; l’artisanat découle de l’expérience qui a fait ses preuves. Le modèle traditionnel de base est traité de manière réfléchie puis déformé progressivement en créant ainsi une innovation durable, propre au lieu où elle se développe ».

Table Maisa, Zoom by Mobimex

Les influences de Carlo Clopath sont ancrées dans le terrain de ses Alpes natales. Après avoir séjourné au Japon, au Danemark et à Lausanne, le designer a choisi de revenir à ses origines, “ mon retour dans les Grisons s’est fait avant tout pour des raisons pragmatiques: ici j’ai pu créer mon propre lieu de travail dans un environnement calme et sans pression. Je peux suivre mon rythme personnel et le rythme de la nature, prendre le temps nécessaire pour développer mes projets. Mais je pense que tout cela est possible aussi en ville ».

L'atelier de Carlo Clopath

Le désir actuel de connexion à la nature, Carlo Clopath l’associe à une réaction à l’existence dématérialisée dans un environnement numérique qui nous étouffe. « C’est une soif de retour au réel, à une existence consciente et responsable avec le besoin d’exercer une activité qui ait un sens et une utilisation durable et modérée des ressources naturelles ».