5 choses à retenir sur les lauréats du Pritzker 2021
Le prix Pritzker, la plus haute distinction du monde de l’architecture, a été décerné à Jean-Philippe Vassal et Anne Lacaton le 16 mars 2021. Cette distinction, qui équivaut au prix Nobel de l’architecture, a salué leur travail « aussi solide dans ses formes que dans ses convictions, aussi transparent dans son esthétique que dans son éthique ». L’essentiel à retenir sur les lauréats.
N° 1 Ils sont Français
Jean-Philippe Vassal et Anne Lacaton se sont rencontrés sur les bancs de l’école d’architecture de Bordeaux, école de laquelle ils sont sortis diplômés en 1980.
N° 2 Leurs réalisations les plus célèbres sont…
L’École Nationale Supérieure d’Architecture (ENSA) de Nantes en 2009.
La rénovation du Palais de Tokyo à Paris en 2012.
La construction du Fonds régional d’art contemporain (FRAC) de Dunkerque en 2013.
N°3 Ils s’engagent à améliorer la vie du plus grand nombre
Outre quelques bâtiments célèbres, on doit à Jean-Philippe Vassal et Anne Lacaton quantité de réalisations moins spectaculaires, quoique remarquées. Ils ont en effet réalisé des maisons individuelles bon marché, des logements-étudiants, des logements dans des cités populaires. Ils ont construit récemment à Chêne-Bourg (Genève) l’immeuble de logements et bureaux Halte Ceva.
L’œuvre de Jean-Philippe Vassal et Anne Lacaton se distingue par une générosité des volumes habitables. Une constante qu’ils observent, malgré la nécessité de faire des économies de moyens et qui les a conduit à réaliser de véritables coups de maître. On touche ici à une de leur conviction humaniste profonde: en créant de l’espace (ou en agrandissant celui disponible), on offre à l’usager un bien-être vital. On favorise aussi la paix sociale à l’intérieur des foyers et entre voisins. Comme l’a justement souligné le jury du Pritzker, le travail de Jean-Philippe Vassal et Anne Lacaton « redonne de la vigueur aux espoirs et aux rêves modernistes d’amélioration de la vie du plus grand nombre ».
N°4 Leur mantra est de transformer plutôt que de démolir
Là où d’autres rêvent de dynamiter de grands ensembles jugés vétustes, Jean-Philippe Vassal voudrait les persuader d’«arrêter de démolir». Convaincus que le XXIe siècle n’est pas celui de la démolition mais de la reconversion, le tandem imagine des solutions pour offrir un meilleur confort de vie dans des espaces déjà existants. La rénovation ayant pour avantage, par rapport à la construction, de réduire les coûts financiers et climatiques.
Le duo n’a cessé d’appliquer ce principe. Comme l’illustre par exemple la transformation en 2011 d’une centaine de logements sociaux datant des années 60 à la tour Bois-Le-Prêtre (Paris). Ou encore la transformation de 530 logements situés dans des tours vouées à la démolition dans le quartier du Grand Parc de Bordeaux (bâtiments G, H, I).
N° 5 Leurs outils de prédilection sont les baies vitrées, les jardins d’hiver et les matériaux translucides
Les éléments pellucides sont à l’honneur dans toute l’architecture de Jean-Philippe Vassal et Anne Lacaton. En particulier, le polycarbonate translucide, un matériau traditionnellement réservé aux serres et qu’ils adorent. Cette signature remonte à de nombreuses années comme en témoigne l’un de leur premier projet remarqué: la maison Latapie. A l’arrière de cette petite maison individuelle réalisée en 1993 tout près de Bordeaux, la mise en œuvre de panneaux translucides en polycarbonate escamotables baigne le logement de lumière naturelle, agrandit les espaces communs intérieurs et facilite la maîtrise du climat.
Plus d’infos: lacatonvassal.com