Un petit kisoque d’une grande justesse
D’un point de vue architectural, la conception de projets de petite échelle n’est pas une tâche facile. Les enjeux restent les mêmes – implantation, intégration, programme, matérialité – mais sont concentrés dans un volume restreint. Exemple avec le Cabanon de l’Auberge communale de Chambesy (GE). Déconstruit puis reconstruit en conservant le même gabarit et un maximum d’éléments d’origine, il a reconquis une véritable usage.
Le Cabanon de l’Auberge communale de Chambesy.
La rénovation du cabanon de l’auberge s’intègre dans un projet d’aménagement urbain de l’ensemble des parcelles communales qui permettent l’accès à la halte Chambésy-Gare. Elle réhabilite un lieu, qui a servi de dépôt pour l’auberge et de terrasse durant une quinzaine d’années, en un bâtiment conçu à l’image d’un kiosque polyvalent pouvant abriter des activités ouvertes sur l’espace public comme une buvette.
Le Cabanon de l’Auberge communale de Chambesy.
Le Cabanon de l’Auberge communale de Chambesy.
Le cabanon était en mauvais état. En raison de son intérêt patrimonial et de sa position stratégique – situé entre la rue et la gare, il délimite l’espace de la terrasse –, le bureau Acau Architecture a décidé de préserver son emplacement et son gabarit. La structure du cabanon a été reconstruite à l’identique. Tout en respectant le volume de la construction d’origine, une boîte autonome en ossature bois a été insérée à l’intérieur. Cette boîte a permis d’aménager des toilettes handicapés pour le restaurant, un local technique pour la place de la gare ainsi que des rangements et un plan de travail, rendant le cabanon utilisable pendant la mi-saison.
Le Cabanon de l’Auberge communale de Chambesy.
Le Cabanon de l’Auberge communale de Chambesy.
Le Cabanon de l’Auberge communale de Chambesy.
Par ailleurs, les architectes ont choisi de réemployer un maximum d’éléments du pavillon. Après un démontage complet et une analyse de chaque pièce, le projet conserve et réutilise les éléments de construction encore en bon état.
Les éléments nouveaux en sapin massif, le matériau d’origine, sont mis en œuvre avec des détails traditionnels, identiques à l’existant. La différence de couleur entre l’existant et le neuf assume l’intervention et révèle l’histoire du cabanon. Des croix de Saint-André assurent le contreventement du bâti ainsi restauré.
Les façades ont, quant à elles, été entièrement remplacées. Le projet met en avant les forêts locales en utilisant du chêne genevois.
Détail des façades avec le socle en béton.
Plus précisément, les façades jouent sur deux éléments de bois: des planches prégrisées et, en relief, des lames de bois non traitées. Le contraste visuel généré disparaîtra avec le temps. Le rythme des lames de bois est repris par les chevrons de la toiture, renforçant ainsi le visuel de la structure.
Le socle en maçonnerie d’origine est rappelé par une tablette horizontale qui court sur l’entier du bâtiment à 70 cm de hauteur. Cette solution divise les lames de bois en deux éléments et permet de remplacer les pièces en bas de façades, démontables en cas de détérioration.
C’est par le soin porté à de multiples détails que l’intervention a permis de revaloriser le cabanon et de requalifier l’espace public autour.
