Architecture

Un mayen à la matérialité contrastée

16 Déc 2022

Comment transformer l’existant pour accueillir de nouvelles fonctions tout en préservant l’histoire du lieu ? Situé dans le hameau de Satarma dans le Val d’Hérens, ce petit mayen date de 1860. Toujours en fonction, il accueille son propriétaire six mois dans l’année, lorsqu’il fait pâturer ses vaches. Le projet signé du bureau Deschenaux Follonier Architectes a pour objectif de préserver et faire perdurer le caractère du bâti existant tout en améliorant son potentiel d’accueil, d’habitat et de confort.

 

© Joël Tettamanti. Parution EC5/2021

Mayen entre béton et bois dans le Val d’Hérens.

 

© Joël Tettamanti. Parution EC5/2021

Mayen dans le Val d’Hérens.

 

La construction d’origine est constituée de deux éléments. Le premier, un volume en bois massif de base carrée, comporte une seule pièce servant de séjour et chambre. Cet espace a été conservé tel quel ; toutefois le bois a été brossé et un escalier a été ajouté pour accéder à l’étage. En surélevant d’un mètre les combles un espace de nuit a pu être aménagé ; trois petites niches logent des lits doubles permettant ainsi d’accueillir jusqu’à six personnes. La surélévation est construite en bois massif, issu d’une petite forêt de mélèzes appartenant au propriétaire, dont les arbres ont été plantés à l’époque de la construction du mayen. Dans une démarche vernaculaire et pragmatique, le projet prolonge ainsi l’histoire du lieu, selon la responsabilité de l’architecte dont le travail s’inscrit dans l’épaisseur du temps.

 

© Joël Tettamanti. Parution EC5/2021

Mayen dans le Val d’Hérens.

 

© Joël Tettamanti. Parution EC5/2021

Mayen dans le Val d’Hérens.

 

Le second élément existant consiste en une partie minérale en brique située à l’arrière de la construction. Elle contient une salle de bain et une petite cuisine. Elle est remplacée par une nouvelle construction minérale en béton qui conserve le même programme et ajoute une cheminée ouverte ainsi qu’un petit espace d’entrée. Réalisée en double hauteur, elle ne reprend pas la forme d’origine. Elle épouse les courbes anguleuses de la falaise, sans entrer en confrontation avec elle. Leur subtil dialogue est renforcé par une même minéralité et une palette de couleurs communes, tel l’oxyde de fer de la roche qui se retrouve dans la menuiserie.

 

© Joël Tettamanti. Parution EC5/2021

Mayen dans le Val d’Hérens.

 

© Joël Tettamanti. Parution EC5/2021

Mayen dans le Val d’Hérens.

 

© Joël Tettamanti. Parution EC5/2021

Mayen dans le Val d’Hérens.

 

© Joël Tettamanti. Parution EC5/2021

Mayen dans le Val d’Hérens.

 

Ainsi, les deux parties du projet jouent sur les contrastes dans leur matérialité et leurs proportions, mais aussi par leur système de chauffage. En effet, le volume en bois massif, sans isolation, est chauffé lentement avec l’inertie du poêle d’origine en pierre ollaire, un moyen de chauffage ancestral typique de la région. Le volume minéral est quant à lui réalisé avec un béton isolant qui intègre directement la cuisine et la cheminée dans son épaisseur. La cheminée ouverte fournit, au contraire, une chaleur rapide et intense. La chaleur du feu et l’apparence froide et brute du béton amènent une nouvelle ambiance. Ensemble, ces divers contrastes font dialoguer le projet avec le lieu et son histoire.

 



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