Diana Rikasari, une vision joyeuse enfantine de la mode et des intérieurs
Dans chaque numéro d’Espaces contemporains, la décoratrice suisse Élodie Raneri (J’aime pas les dimanches) nous livre un de ses coups de cœur du moment. Ce mois-ci, elle nous amène chez la créatrice de mode Diana Rikasari. Cette personnalité haute en couleurs d’origine indonésienne s’est installée en Suisse en 2017, pays depuis lequel elle partage son univers joyeux et enfantin.
Diana Rikasari s’est d’abord orientée vers des études d’ingénierie avant de se tourner résolument vers sa passion pour la mode. Après avoir travaillé dans plusieurs entreprises, elle a décidé de suivre une formation à l’Instituto di Moda Burgo de Montreux, en Suisse, ce qui lui a permis d’acquérir les compétences techniques nécessaires à la couture et à la création de patrons. Diplômée en 2018, elle exerce depuis ses talents de manière indépendante, dessinant vestes, pantalons, chapeaux et accessoires de mode en tous genres.
L’univers créatif de Diana Rikasari se caractérise par une approche joyeusement enfantine. Autocollants, arc-en-ciel, fleurs, étoiles et cœurs sont des éléments récurrents dans ses créations, même à 39 ans. Diana est particulièrement connue pour sa sensibilité vis-à-vis de l’environnement et sa pratique du upcycling: elle crée des pièces originales et ludiques à partir de vêtements chinés ou de ses propres habits qu’elle transforme. Visible sur Instagram, sa fantaisie explose en couleurs et motifs et véhicule du dynamisme et de la joie de vivre.
Quand Diana nous ouvre les portes de son chez elle, on est frappé par la similitude de style entre son intérieur et celui de ses vêtements. Depuis trois ans, elle vit dans une maison de la campagne vaudoise avec son mari et ses enfants; et tout ici se présente comme un mélange de couleurs vives et formes géométriques, inspirées du mouvement Memphis. Des lignes nettes se mêlent à des courbes organiques, des objets vintage côtoient des pièces qu’elle rénove elle-même ainsi que des créations de designers.
Par exemple dans le coin repas, la table à manger a été recouverte d’un revêtement en vinyle à carreaux noir et blanc, tandis que des chaises en forme de fleurs proviennent de la créatrice Caro Rambonnet. Diana apprécie particulièrement le designer Gustaf Westman et possède une pièce signée par lui: un porte-journaux qui trône dans son salon.
Passionnée par le vintage, Diana trouve une grande partie de ses objets sur des plateformes en ligne comme Ricardo. Et elle n’hésite pas à se déplacer jusqu’en Suisse alémanique, à Rothrist ou Winterthur, pour dénicher des trésors.
La création de meubles est une activité récente pour Diana, bien qu’elle ne le la pratique que pour son propre plaisir. Récemment, elle a suivi un atelier chez Knock On Wood Factory à Lausanne, où elle a conçu une petite table basse en bois au style rétro pour son salon. Même si l’atelier était davantage orienté vers le travail du bois brut, elle a ajouté sa touche personnelle en peignant la pièce dans des tonalités vibrantes. On retrouve également sa patte dans le canapé floral qu’elle a imaginé en collaboration avec la marque indonésienne Monoliving.
En matière d’architecture d’intérieur comme de mode, Diana suggère de choisir les couleurs qui nous rendent heureux. Peu importe qu’elles soient vives ou neutres, l’essentiel est qu’elles procurent un sentiment de bien-être. Elle refuse ainsi toute prescription en matière d’esthétique, encourageant plutôt chacun à s’habiller et à décorer son intérieur selon ses propres goûts et son bonheur.
Même si le marché de la mode en Suisse est généralement moins coloré que l’univers de Diana, ses créations trouvent leur place dans des points de vente où l’esthétique pop et audacieuse de ses pièces est de plus en plus appréciée.