Deco

Vivre à l’alpage

28 Avr 2022

Dans un coin de campagne du Jura neuchâtelois, Franciane et Michel cultivent un art de vivre rustique et authentique. Ils ont créé dans leur ferme un havre de paix hors du temps, sans eau courante et quasi sans électricité. 

 

© Catherine Gailloud. Parution EC5/2020

Grange habitée aux Attis.

 

Ici, le silence matinal se teinte du son des clarines et les crépuscules  sont sublimes. L’été, des génisses en estive paissent dans les pâturages.  Un troupeau de chèvres blanches gambade non loin, des poneys,  lapins et poules s’égaillent dans les alentours. Sans oublier les deux  chats, qui complètent la tribu.

 

C’est au sein d’une campagne verdoyante où  s’éparpillent quelques autres bâtisses que se situe le chalet d’alpage de Franciane et Michel. Ils chérissent ce coin de nature où les gestes  quotidiens se font tranquillement, et où la valeur du temps prend  tout son sens.

 

© Catherine Gailloud. Parution EC5/2020

Grange habitée aux Attis.

 

Franciane et Michel gèrent cette propriété de famille depuis près  de quarante ans. Ils y passent quatre mois à la belle saison, de juin  à septembre, et le reste de l’année ils vivent dans un village proche.

 

Aux Attis, ils s’occupent de leurs animaux, fabriquent du fromage de  chèvre biologique, cultivent des légumes dans leur jardin, coupent le  bois pour faire du feu, tout en planifiant et accomplissant les travaux  de restauration du chalet.

 

Cette vie à l’alpage a commencé alors que leurs sept enfants étaient  encore petits. «Au début, durant les vacances d’été, nous y dormions  en famille, Michel et moi sous tente, et les enfants dans le foin! Puis  les enfants ont grandi et des travaux se sont imposés car nous avions  tous envie de passer plus de temps ici», raconte Franciane. Des rénovations ont lieu chaque année depuis 1982. Une partie de la grange a  été rendue habitable, l’autre sert à stocker le foin destiné aux animaux.

 

© Catherine Gailloud. Parution EC5/2020

Grange habitée aux Attis.

 

«Nous avons isolé la partie habitation, remplacé toutes les fenêtres,  construit deux mezzanines accessibles par une échelle de meunier et  qui sont utilisées pour dormir et jouer. Un fourneau a été installé pour se chauffer et cuisiner».

 

© Catherine Gailloud. Parution EC5/2020

Grange habitée aux Attis.

 

Le chalet n’est pas alimenté en eau courante, celle-ci est extraite  d’une citerne à la force des bras ; mais une pompe a été posée pour  la faire monter jusqu’à l’étage. Initialement, la toilette se faisait dans  une bassine d’eau froide et la cuisson des plats sur un feu à l’extérieur. La décision de créer une salle de bain et des  toilettes intérieures est venue du désir d’inviter toute la famille à Noël.  C’est un vrai luxe dans ce lieu très rustique!» s’exclame Franciane.

 

© Catherine Gailloud. Parution EC5/2020

Grange habitée aux Attis.

 

La dernière transformation a été la construction d’une pièce au  rez-de-chaussée, avec une table pour accueillir les petits-enfants – aujourd’hui au nombre de quinze – qui viennent plusieurs fois par  semaine manger et passer du temps chez leurs grands-parents. Elle  permet aussi de se réunir à l’abri du soleil ou de la pluie en toute saison.

 

Pas d’électricité non plus ici, hormis un petit panneau solaire pour  le fonctionnement du frigo conservant les fromages de chèvre et qui  permet parfois d’écouter la radio. La lueur – et l’odeur – des bougies  et des lampes à pétrole créent une ambiance en phase avec l’endroit.

 

© Catherine Gailloud. Parution EC5/2020

Grange habitée aux Attis.

 

L’espace est meublé très sobrement. Pour la plupart, les meubles et  objets ont été récupérés ou fabriqués par la main d’artisans locaux. Les matériaux sont bruts, solides, et les teintes restent naturelles: sable, vert  olive, rouille tendre… Les couleurs sont surtout données par les nuances  du bois et de la terre, et le bleu de la lavande qui pousse dans le jardin.

 

© Catherine Gailloud. Parution EC5/2020

Grange habitée aux Attis.

 

C’est dans l’authenticité et la tranquillité de ce lieu bucolique que  la nombreuse famille se retrouve pour des moments de partage autour  d’un bon plat et pour apprécier la simplicité d’une vie dans la nature.

 



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