Chez la designer italienne Cristina Celestino
Collectionneuse passionnée de pièces rares du design et créatrice au talent internationalement reconnu, Cristina Celestino nous ouvre les portes de son appartement milanais. Dans une ambiance lumineuse et épurée, elle nous révèle son talent à marier les créations du passé et du présent. Un véritable cabinet de curiosités.
Cristina Celestino est une architecte-designer connue et reconnue tant par le grand public que ses pairs. Après son diplôme obtenu en 2005 et son emménagement à Milan, Cristina n’a pas tardé à se spécialiser dans le design d’objets du quotidien – luminaires, objets en verre, tapis, revêtements en mosaïque de marbre, meubles. Elle a toujours consacré beaucoup de temps à l’expérimentation de matériaux ainsi qu’à la recherche de formes originales. Tout en travaillant pour diverses firmes (Mogg, Tonelli Design, Durame, Fendi), elle a lancé Attico, sa propre marque, en 2009.
La créatrice Cristina Celestino et son mari Matteo recherchaient à Milan un appartement familial «prêt à habiter», assez grand pour pouvoir aussi y travailler. Celui-ci se devait d’être également adapté à la mise en valeur des créations de Cristina comme de leur collection d’ameublement et d’accessoires design des années d’après-guerre. Au cours de ses études d’architecture et de design, Cristina s’était en effet beaucoup intéressée aux travaux de Le Corbusier, mais aussi et notamment, à ceux des architectes-designers vénitiens Antonio et Tobia Scarpa. Elle commença très tôt à collectionner des objets et meubles du design italien d’après-guerre. Son mari et elle occupent du reste une bonne partie de leurs loisirs à rechercher des pièces rares de cette époque.
C’est au cœur de Città Studi qu’ils finirent par dénicher un appartement conforme à leurs goûts et à leurs besoins. Son emplacement constituait un atout supplémentaire appréciable puisque ce verdoyant quartier résidentiel milanais, à la fois traditionnel et branché, se trouve à quinze minutes du centre-ville. Lorsqu’ils le découvrirent, le soleil qui se déversait par trois grandes fenêtres à l’intérieur du salon, fit son effet, tout comme l’accueillante cheminée qui donnait vie à cette grande pièce, séparée en deux par une paroi coulissante.
Clins d’œil à Venise, où Cristina a fait ses études d’architecture, le sol en terrazzo de mosaïque en marbre dans l’entrée et la bordure en mosaïque à la feuille d’or ornant le bandeau de la cheminée du salon procurent à l’endroit une touche de charme appréciable. L’agencement des lieux, le parquet, de même qu’un placard et des poignées en céramique issus du célèbre atelier Borsani de Varedo, témoignent par ailleurs de l’authenticité du style des années cinquante de l’appartement – ce que le couple recherchait avant tout.
Comportant de grandes fenêtres, l’appartement est d’autant plus lumineux qu’il est, non seulement, partout peint en blanc, mais aussi largement équipé de miroirs. Il se prête donc parfaitement à la mise en valeur des collections de Cristina et Matteo. Nombre de meubles et accessoires – fauteuils, luminaires, rideaux – sont eu aussi de couleur blanche. Les murs sont nus: Cristina préfère les objets aux tableaux.
La transparence est de rigueur – tablettes, vitrines et objets en verre transparent, lustres classiques à pendeloques en cristal, fins piètements apparents et meubles en treillis métallique. On y trouve cependant un peu de bois clair: parquet d’origine et chaises vintage signées Vittorio Nobili, quand même!
L’appartement se compose d’un camaïeu de gris et de beige, allant de l’ocre pâle au coloris taupe. Les seules touches de couleur vives du lieu viennent du mobilier et des accessoires. Véritable anthologie du design, l’appartement est un catalogue d’idées. Cristina estime en effet que pour pouvoir créer, il faut être imprégné des œuvres du passé.
Hormis ses créations dispersées dans chacune des pièces, l’ameublement se compose essentiellement d’œuvres originales, pour la plupart signées de grands noms du design des années cinquante à septante. Certaines, comme la lampe signée Mario Bellini éclairant le coin repas, sont des pièces iconiques. D’autres, telle la lampe Cobra du salon et la lampe Prismar de l’entrée, sont des raretés.
LES NOUVEAUX BUREAUX DE CRISTINA CELESTINO SONT À DÉCOUVRIR DANS L’ÉDITION PAPIER D’ESPACES CONTEMPORAINS, n°4/2021