Architecture

L’aventure Le Corbusier 1887-1965

09 Août 2017

L’œuvre classée au Patrimoine de l’Unesco d’un homme qui a bouleversé les codes de l’architecture.

Architecte, urbaniste mais aussi artiste et homme de lettre, Le Corbusier est unanimement reconnu comme l’une des figures les plus influentes du XXe siècle et l’un des représentants les plus emblématiques du mouvement moderne.

 

Portait de Le Corbusier entre 1960 et 1965© FLC/Proliterris

Portait de Le Corbusier entre 1960 et 1965

 

Le 6 octobre 1887, alors qu’à Paris commencent à s’élever les quatre piliers de la Tour Eiffel, la petite ville de la Chaux-de-Fonds voit naître le plus illustre de ses citoyens. Descendant d’une famille d’émailleurs de boîtiers de montres et de musiciens, le jeune Charles-Edouard Jeanneret-Gris entreprend en 1900 une formation de graveur-ciseleur à l’Ecole d’art de la Chaux-de-Fonds sous la direction du peintre Charles L’Eplattenier. Celui-ci l’oriente rapidement vers des études d’architecture et lui obtient la commande de sa première villa à l’âge de 17 ans (Villa Fallet, La Chaux-de-Fonds, 1905).

 

De 1907 à 1916, le jeune architecte parcourt l’Italie, la Grèce et la Turquie où il découvre l’architecture antique et connaît ses premières révélations intellectuelles et culturelles. C’est à cette même époque qu’il rencontre Tony Garnier et séjourne dans les agences d’Auguste Perret et de Peter Behrens.

 

En 1917, il ouvre un premier atelier d’architecture à Paris où il fait la connaissance d’Amédée Ozenfant avec lequel il fonde, 3 ans plus tard, la fameuse revue L’Esprit Nouveau et rédige Après le cubisme, le manifeste du purisme qui accompagne sa première exposition de peintures. C’est au lancement de L’Esprit Nouveau qu’il utilise pour la première fois le pseudonyme Le Corbusier, adaptation du nom d’un de ses aïeuls.

 

La décennie qui suit le voit réaliser un ensemble remarquable de projets qui lui permettent d’élaborer un nouveau langage architectural dont la légitimité réside, selon lui, dans le fait qu’il s’applique aussi bien au logement économique qu’à la villa de luxe. Le Corbusier plaide alors pour une architecture rationnelle et industrialisable.

 

Dès la crise économique de 1929 et après la seconde guerre mondiale, Le Corbusier va concentrer sa réflexion théorique sur l’organisation urbaine et se consacrer à la construction de grands ensembles (cités radieuses, unités d’habitation…), de bâtiments institutionnels et de programme industriels ainsi qu’à quelques réalisations majeures d’architecture sacrée comme la chapelle de Ronchamp, (1955) ou le couvent de La Tourette à Eveux (1962).

 

Il meurt le 27 août 1965, à l’âge de 77 ans, au cours d’une baignade à Roquebrune-Cap-Martin où il passait ses vacances depuis 1949.

 

Si son œuvre continuera de fasciner et d’inspirer pendant de nombreuses années les architectes, elle obtient une reconnaissance populaire internationale le 17 juillet 2016 à Istanbul lorsque le Comité du patrimoine mondial de l’Unesco décide de classer 17 sites qui ont été réalisés sur un demi-siècle, tout au long de ce que Le Corbusier a nommé une « recherche patiente ». Aperçu de ces œuvres qui reflètent les solutions que le Mouvement Moderne a cherché à apporter aux enjeux de renouvellement des techniques architecturales, afin de répondre aux besoins de la société.

 

  • Petite villa au bord du lac, Corseaux, Suisse © Luca Delachaux

    1923, La Villa Le Lac. 
Dans cette petite «machine à habiter» conçue pour ses parents Le Corbusier expérimente trois de ses cinq points de ce qu’il définira comme l’architecture moderne: le plan libre, la fenêtre en bande et le toit-terrasse.

  • La maison La Roche © Oliver Martin-Gambier. FLC/ADAGP

    1923, La maison La Roche. Construire à Paris, outre les fenêtres en bande et le toit-terrasse qu’on retrouve aussi sur la Villa Le Lac, cette maison se caractérise par de remarquables pilotis.

  • La cité Frugès © Nikolas Ernult. FLC/ADAGP

    1924-1926: La cité Frugès. A Pessac en France, l’industriel sucrier Henry Frugès et Le Corbusier ont décidé de réaliser ensemble une cité de 51 bâtiments qui rendaient la construction standardisée possible. Ils offraient aux ouvriers la possibilité de devenir propriétaire contre l’équivalent d’un an de salaire

  • La villa Savoye. © Oliver Martin-Gambier. FLC/ADAGP

    1928, La villa Savoye. Construite à Poissy en France, elle comprend les cinq points de l’architecture nouvelle définie par Le Corbusier: structure sur pilotis, le toit-terrasse, le plan libre, la façade libre et les fenêtres en bandeau.

  • Immeuble Clarté Genève, Suisse, © Claudio Merlini

    1931-1932, Immeuble Clarté. A Genève, cet immeuble locatif de 8 étages comprenant 48 appartements de tailles et formes différentes est le produit de longues études préparatoires, amorcées en 1928 et destinées à fournir les plans d’immeubles locatifs type. Il a été réalisé pour Edmond Wanner, industriel à Genève, qui en fut lui-même l’exécutant.

  • La Cité Radieuse © Felice Varini au MAMO: Olivier Amsellem

    1945, Unité d’habitation (Cité Radieuse). A Marseille, la Cité Radieuse est l’essai d’un nouveau mode d’habitat fondé sur l’équilibre entre l’individuel et le collectif, elle s’inscrit dans la réflexion sur l’urbanisme mené en profondeur par Le Corbusier sur presque un quart de siècle. Chef d’œuvre brutaliste, elle est devenue une des attractions touristiques.

  • Cabanon de Le Corbusier, Roquebrune-Cap-Martin © Olivier Martin-Gambier 2006 © FLC-ADAGP

    1951, Cabanon de Le Corbusier. A Roquebrune-Cap-Martin, Le Cabanon préfabriqué est composé d’une chambre de 366 x 366 cm et de 226 cm de haut. Archétype de la cellule, il est fondé sur une approche ergonomique et fonctionnaliste absolue.

  • Complexe du Capitole à Chandigarh  © Bénédicte Gandini. FLC-ADAGP

    1952, Complexe du Capitole en Inde Confié en 1951 au Corbusier et à son cousin Pierre Jeanneret, l’architecture du Complexe du Capitole occupe géographiquement et symboliquement le sommet de la composition du plan de Chandigarh, selon un schéma conforme au modèle théorique de la Ville Radieuse publié dès 1935.

  • Maison de la Culture, Firminy © Olivier Martin-Gambier 2008 © FLC-ADAGP

    1953, Maison de la Culture de Firminy Pour tenter de faire oublier le caractère imposant de cet édifice en béton de 112 m de long construit à Firminy (Fance), Le Corbusier a utilisé la technique de la construction sur pilotis sur plus d’un tiers de la surface du bâtiment. Le toit courbe casse aussi l’aspect massif. A noter aussi l’utilisation de pans de verres ondulatoires

  • Musée National d'Art Occidental, Tokyo © Olivier Martin-Gambier 2006. FLC/ADAGP

    1955, Musée National des Beaux-Arts de l’Occident Taito-Ku, A Tokyo, le Musée atteste la réception de l’œuvre architecturale du Corbusier au Japon et de l’universalisation du Mouvement moderne.

  • Chapelle Notre Dame du Haut, Ronchamp© Paul kozlowski, ADAGP

    1955, Chapelle Notre Dame du Haut. Située à Ronchamp (France), l’essentiel de la construction consiste en une coque de béton de deux membranes constituant la toiture de l’édifice. Cette toiture repose sur des potelets faisant partie d’un pan vertical de béton armant les murs de vieille pierre des Vosges provenant de l’ancienne chapelle détruite par les bombardements. La Chapelle de Ronchamp est une icône de l’architecture chrétienne moderne.



Partager cet article